Les fantômes de Versailles
Joyau de Versailles, Le Petit Trianon devint au XVIIIème siècle la résidence de Marie-Antoinette. Plus de deux siècles après son exécution, l'épouse de Louis XVI hanterait encore les lieux...
La légende prend son envol en 1901 par une chaude après-midi du mois d'août.
Deux anglaises en vacances à Paris profitent de cette belle journée pour découvrir le faste de la résidence royale de France. Charlotte Moberly, directrice d'une école d'Oxford et sa collaboratrice, Eleanor Jourdain, succombent aux charmes des lieux : la galerie des Glaces, la pièce d'eau des Suisses, les luxueux jardins à la française...
Tout n'est qu'enchantement et la magie environnante ne va pas tarder à prendre le reflet du surnaturel.
En cherchant à rejoindre Le Petit Trianon par les allées du parc principal, Charlotte et Eleanor se laissent envahir par une étrange sensation de rêverie : « Les arbres, les feuilles, le paysage ne nous parurent plus naturels, et tout prit l'aspect rigide et figé d'une tapisserie (An Adventure-Moberly & Jourdain) ».
Un sentiment de tristesse prend vite le pas sur la rêverie rythmée par les images d'un tableau qui ne va cesser de se dévoiler au fil de leur promenade.
Les visages fantomatiques du Petit Trianon
Qui est cet homme dont le visage inquiétant porte les stigmates de la petite vérole ? Cette jeune fille qui joue dans le Hameau ? Cette femme à l'allure princière vêtue d'une robe blanche, d'un large chapeau de paille et d'un fichu vert en train de dessiner sur la terrasse d'une petite maison aux volets clos ?
Tous semblent venir d'une époque révolue. Un séduisant guide à la cape noire les invite à rejoindre le Petit Trianon, dernière étape de leur surprenant voyage vers le passé. En effet, c'est à cet endroit précis que leur rêve va s'évaporer laissant transparaître à nouveau la réalité. Nous sommes en 1901, le 10 août , Versailles accueille ses visiteurs.
Il faudra un peu plus d'une semaine à Charlotte Moberly et à Eleanor Jourdain pour évoquer ensemble leur expérience. Comment expliquer cet étrange voyage vers le passé ? Ont-elles simplement rêvé ou ont-elles réellement côtoyé une autre réalité ? Les questions restent sans réponses. Elles décident alors d'écrire chacune de leur coté le récit de leur aventure pour mieux confronter ensuite leurs souvenirs.
A l'aube de l'hiver 1901, Charlotte et Eléanor se retrouvent. Elles constatent que certains éléments de leurs récits diffèrent. Seule Charlotte a vu une femme dessiner sur le perron d'une maison, son visage ressemble étrangement à un portrait de Marie-Antoinette signé Adolf Ulrik Wertmüller, célèbre peintre d'origine suédoise du XVIIIème siècle. De son coté, Eleanor à croisé du regard une jeune fille dans les allées du parc, Miss Moberly ne garde aucun souvenir de cette rencontre.
Un éternel recommencement...
L'histoire ne s'arrête pas là. En janvier 1902, aiguillée par sa curiosité, Eleanor Jourdain se rend pour la deuxième fois à Versailles. L'expérience se renouvelle, Eleanor entre à nouveau dans ce qu'elle appelle « La zone d'influence ».
En 1904, Charlotte et Eleanore se retrouvent. Les portes de la Résidence Royale de France s'ouvrent mais la magie n' opère plus; les portes du temps semblent définitivement refermées.
En 1908, Miss Moberly effectue seule le voyage. Sur place, la tristesse l'envahit comme lors de sa première expérience.
Elle est à nouveau la spectatrice de scènes d'un autre temps et croit reconnaître des Gardes Suisses fidèles à la Reine Marie-Antoinette, des jardiniers, un kiosque à musique au style chinois...
Le Petit Trianon est définitivement à ses yeux le refuge des fantômes du passé, point de vue qu 'elle défend avec Elaonor dans le livre ''An Adventure'' publié en 1911.
Outre la certitude d'avoir croisé Marie-Antoinette, les deux auteurs suggèrent que l'homme en proie à la petite vérole n'est autre que le comte de Vaudreuil (1740-1811). L' un des jardiniers serait Antoine Richard, quant au kiosque à musique de style chinois, il s'agirait en fait d'un bâtiment destiné au Jeu de Bague, l'un des passe- temps favoris de la Reine.
Les fantômes de Versailles de 1901 à aujourd'hui
Plus d'un siècle après l'aventure de Charlotte Moberly et Eleanore Jourdain, la légende des fantômes de Versailles perdure. D'autres témoins affirment être également entrer dans ''la zone d'influence'' proche du Petit Trianon''. En février 2009 sur le forum de Besoin de Savoir, une internaute révélait sa propre expérience vécue en clairaudience, la voici en guide de conclusion :
Séraphine : « Depuis l'année dernière, mes facultés sensorielles se sont développées. Je pratique la psychométrie, la graphomancie et la clairaudience. Je vois un peu la couleur des auras et perçois des présences. J'ai vécu cette expérience sans la provoquer, c'était en Août 2008. J'avais décidé d'aller à Versailles. La beauté m'a souvent élevé l'âme. Dans la nature, souvent, elle m'encourage à prier.
Arrivée dans la chambre de la reine, Marie-Antoinette, un frisson m'envahit soudain... Un voile intérieur se dépose en moi. Mes yeux soudain se ferment. Je reste debout devant le lit environ trois minutes. J'ai curieusement la volonté de marcher ainsi. Je n'y arrive pas. Dans les jardins, c'est de nouveau la même chose. Je suis un peu plus seule et j'essaie de marcher à nouveau. Deux ,trois, quatre minutes s'écoulent et je n'y arrive toujours pas.
Je réussis à rejoindre finalement Le Petit Trianon et je me mets à parler à haute voix...seule. Mais, c'est un échange qui se fait....Je me laisse volontiers aller à ce discours sans juger. Cette voix me parle de ses regrets, de ce peuple qu'elle aimait tant et qui ne l'a pas comprise. Elle aime Versailles. Elle s'y promenait souvent. Elle se sent très heureuse ici. Nous sommes dans son petit coin de campagne. Elle semble triste que ce lieu ne soit pas bien respecté. Le mot clé reçu était : "l'empereur». Par la suite en effectuant chez moi des recherches historiques, j'ai appris que l'empereur le plus proche était : son frère. »
merci à tous!!! 
