Tombée du plus élevé des cieux, une colombe est
en toi, noble et fière.
nul voile ne la cache et pourtant nul regard, même d'initié ne la voit.
En toi, malgré elle , peut-être souffrira t-elle un jour de te quitter.
D'abord révoltée, elle a peine à s'adapter, puis s'est habituée à ce
corps vide et désert.
Elle a fini je crois, par oublier son monde original dont elle était
Inconsolable.
Elle a quitté pour toi son séjour céleste pour tomber en ce terrain
aride.
La lourde matière s'est attachée à elle et elle a vécu en ton corps,
ruine périssable.
A évoquer sa vie au monde des esprits, elle pleure des larmes sans fin.
Elle jette sa complainte sur ses vestiges, jouets des quatre vents.
L'épais réseau l'enserre. Une cage la tient éloignée de l'immense
maison.
Jusqu'au moment du départ vers le foyer des âmes, vers le champ sans
mesure.
Alors elle se sépara de ton corps de poussière désormais et, le voile
levé,
vit ce que ses yeux de sommeil ne pouvaient voir.
Elle roucoule alors au sommet du Haut-mont, la connaissance y porte les
plus faibles.
Qu'est-elle venue faire du haut des Cieux vers ce bas monde misérable?
Si Dieu l'y a précipitée, son intention reste cachée au plus subtil
entendement des hommes.