Un seul cadeau pour Noël
Si le père noël naissait,
S’il se mettait à exister
D’un coup de baguette magique
Éclos d’un monde fantastique.
En enfant, je lui ferais une liste
Qui tient pas en beaucoup de mots
Quatre lettres à peine mais j’insiste
Pour que son don ne sonne pas faux.
Ce voeu égoiste n’est pas l’unique
Qui me ferait un peu mieux vivre,
C’est bien même le plus dérisoire
Qui me ferait me sentir à part.
Mais le vieux proverbe relate
Que « dans la vie, mieux vaut être seul,
Que mal accompagné », je constate
Que ces vieux mots ne font pas erreur.
Alors je lui demanderai la paix
Sans trop chercher comment la savourer,
Je voudrais que les gens me la promettent
Plutôt que de l’implorer au ciel.
Mais chose souhaitée n’est pas rendue,
Et chaque jour on me casse dessus
Du sucre en poudre et en morceaux,
Pas dans les yeux mais dans le dos.
Et je suis lasse que leurs paroles
Sur mon sobre cas s’isolent,
S’abreuvant de brèves futilités
Pour en faire des discours étriqués.
Et bla bla bla, j’en ai que faire
De vos conseils que j’envoie valser
Haut dans le ciel jusque dans l’enfer,
Regardez donc dans votre passé.
Voyez que tout n’est pas irréprochable,
Alors gardez vos cafardages,
Pour vous sauvez de votre naufrage,
Au lieu de manger à ma table.
Je n’ai nullement besoin
De me taper la rengaine de votre refrain
Qu’j’entends sonner de bien trop loin,
Et qui passe entre tant de mains.
Le monde n’est-il pas assez grand
Pour que vous y nagiez dedans,
Votre vie n’est-elle pas assez remplie,
Pour que vous m’amputiez aussi?
Vous êtes tous beaux à me blâmer
De milles et une choses inventées
Par votre curiosité démesurée,
Vous n’êtes bons qu’à critiquer.
Voilà des mois que j’en entends
Que j’encaisse vos hypocrites reproches
En gobant tous vos microbes,
Oubliez moi de temps en temps.
Laissez-moi vivre paisiblement
Sans scruter mes mouvements à la ligne,
Sans les crier entre vos dents,
Vous avez mon amitié, restez-en dignes.
Et je ne parle pas de ceux
Que j’ai viré de ma vie
Mais qui continuent à en faire partie,
Entravant là tous mes vœux.
Je n’ai même plus le droit de choisir
A qui je pourrais me confier
Parce que les gens viennent se servir
Entre eux des infos à gratter.
Je n’ai de compte à rendre à personne,
Cœur à corps sont libres, en somme
Mes raccords ne regardent que mon ombre
Pourquoi faut-il qu’entre eux, ils me racontent?
Et ils sont là en hypocrites,
Et ils m’énervent me désolent,
M’indiffèrent et m’affolent
Par leur médisances cupides.
Je ne me mêle pourtant aucunement
De leurs vies et je ne comprends
Qu’ils se permettent de me juger
Avec autant d’intensité.
Et ils viendront me faire des câlins,
Me faire parler de mes chagrins,
Alors je vais leur raconter car je les aime,
Leurs commérages amplifieront ce que je sème.
Le résultat c’est que je n’ai confiance
Qu’en une amie nommée méfiance,
Car elle seule me protège,
Car elle seule reste muette.
C’en est fini pour ma liste de cadeaux,
C’est pas beaucoup mais un peu trop,
Car je sais bien que même si je prie,
Les autres, ils ragoteront sur ma vie.