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| Les légendes celtes | |
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+7Source Sylvie Benoit Alianess soi safyr cosmos1 11 participants | |
Auteur | Message |
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cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 24.08.10 19:47 | |
| Bonjour à toutes et tous, je viens mettre des petits sujets concernant ce que je connais très bien, la civilisation celtique, mais pas sûr l'archéologie, non, sur les légendes ayant pour thème le Graal, les chevaliers de la Table Ronde et aussi, ce qui entoure le mystère de la forêt de Brocéliande et de sa vie autant de Merlin dit l'enchanteur. Pour commencer, situons la forêt de Brocéliande, où se trouve-t-elle ? Pourquoi Brocéliande ? Pourquoi des chevaliers ? Autant de questions auxquels je vais vous répondre. Les auteurs anciens étant muets sur la localisation de Brocéliande, il existe aujourd'hui plusieurs hypothèses de valeurs inégales pour la situer. Pour Wace, elle se situe en Bretagne armoricaine alors que pour Chrétien de Troyes elle semble se situer outre-Manche. Une de ces hypothèses étant d'ailleurs que Brocéliande n'aurait jamais existé et ne serait qu'un mythe relayé par Robert Wace, puis repris par Chrétien de Troyes à partir, d'ailleurs du texte de Wace La première identification de Brocéliande avec une localisation physique date de 1467. À cette époque les grandes familles bretonnes tentent d'appuyer leur gloire sur la possession de terres arthuriennes (ainsi en 1475, les Rohan affirment-ils descendre d'Arthur et posséder le château de la Joyeuse Garde « où le roi Arthur tenait sa cour »). Les Laval reconnaissant en leur terre de Brecilien le Brecheliant de Wace, inventent la fontaine magique et se proclament ainsi seigneurs de Broceliande. Pour ma part, la forêt de Brocéliande et d'après avoir lu de nombreux écrit d'un auteur spécialisé dans la civilisation celte est situé en Bretagne. Je n'y aie jamais été mais ce que je sais, je le tiens de source sûre car j'ai été voir à la Bibliothèque Royal Belge. C'est à vrai dire, ce qui m'a fait apprendre beaucoup de chose de la vie en Bretagne et intérêt certain pour la culture et le côté spirituel qui se dégage de la forêt de Brocéliande, mais dans le fond, je me dis que Brocéliande est le coeur. Demain, je laisserai un message sur la Bible qui est à l'origine de ces légendes des Chevaliers de la Table Ronde. | |
| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Joseph 25.08.10 6:05 | |
| Aujourd'hui, je vais vous parler d'un homme qui bien que pharisien, interrogea un jour Jésus sur sa vision des choses, Joseph d'Arimathie. Cet homme avait demandé, après la crucifixion du Christ, la permission de pouvoir récupérer le corps de Jésus et de l'embaumer à la façon des juifs et de lui donner une sépulture décente. Joseph d'Arimathie prit une coupe et récoltât le sang du Christ. Mais les juifs du grand conseil emprisonnèrent Joseph d'Arimathie pour lui faire comprendre que ce n'était pas bien, ils construirent une tour, Joseph fût prisonnier lui et sa famille, sans eau et nourriture. Combien de temps restèrent-ils prisonniers ? Je ne sais plus, ce qui étonna les juifs, c'est que malgré l'absence de nourriture, Joseph et sa famille ne dépérissaient pas. Il faut dire qu'à heures régulières, la coupe remplie du sang du Christ donnait à manger et à boire à Joseph et sa famille. Quand son temps d'emprisonnement fût fait, il prit la coupe, parti sur un bateau pour un long voyage, voyage qui le mena jusqu'en Grande-Bretagne. Cette coupe devint le Saint Graal. Selon la légende, en Grande-Bretagne, il fit bâtir un fort (Avalon) afin d'y faire protéger le Graal, une fois sa mission finie, Joseph mourut. | |
| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Merlin 26.08.10 21:37 | |
| Mais dans les aventures des chevaliers, un homme sage ressort du lot, ce serait, d'après un dessin animé, un enchanteur, c'est Merlin. Pourquoi Merlin ? Qu'a-t-il à faire et à voir avec cette table ronde ? Tout d'abord, la table ronde a belle et bien été sculpté dans du granit par Merlin lui-même. C'est lui qui instaura cette table ayant 13 places, comme pour la Cène du Christ, son dernier repas, mais juste 12 places sont occupées, la 13 étant réservée au plus pur et preux chevalier que le monde ait connu. Mais attardons-nous sur Merlin. Qui est-il ? Merlin est un enchanteur, un prophète. Ce "fou" vit dans la forêt, au pied d'un arbre. Il connaît le langage des animaux ainsi que celui des plantes. Des légendes écrites au XIIème siècle racontent qu'il est le fils d'un diable (démon incube) et d'une pieuse jeune fille (vierge). C'est donc un être double, diabolique et angélique à la fois. Il est le mal et le bien, la lumière et les ténèbres. Il sait parler comme un adulte dès la naissance, contrairement à un enfant (enfant vient de in - fans, non parlant) et connait le secret de nemeton (sanctuaire en gaulois). C'est lui qui lance les chevaliers du roi Arthur à la quête du Saint Graal. Il se retire ensuite dans les bois avec Blaise (Bleiz en breton ou bleidd en gallois signifie loup). Il est le maître des animaux sauvages... Puis il décide d'aller à la conquête du Graal, et se fait enfermer dans une Tour d'Air par Viviane, substitut du ventre maternel. Cette tour est assez méconnue. Elle serait invisible ou sous une roche. | |
| | | safyr Le Rigoureux
Pays : Localisation : dans les étoiles Humeur : positive
| Sujet: Re: Les légendes celtes 26.08.10 22:01 | |
| Merci Cosmos, j'adore les légendes je ne savais pas que merlin avait été l'instigateur de la table ronde! Concernant la forêt de Brocéliande, mon frère y est allez cet été et il a vue la "tombe" de Merlin. | |
| | | soi Le Curieux
Pays :
| | | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: La forêt de Brocéliande 27.08.10 6:05 | |
| Bonjour Safyr, c'est un rêve pour moi d'aller dans la forêt de Brocéliande et de camper sur place. Ce serait super. Mais aussi pouvoir découvrir tout les coins fréquentés par les chevaliers de la Table ronde. Le rêve pour moi. | |
| | | Alianess le Génie
Pays : Localisation : entre ciel et terre Humeur : en vacances
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 6:10 | |
| Quelle plaisante histoire, merci cosmos J'adore le personnage de Merlin | |
| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Arthur 27.08.10 6:25 | |
| La naissance d'Arthur : Arthur est le fils du roi Uter Pendragon et de la duchesse Ygerne de Cornouailles. Sa mère avait été mariée une première fois à Gorlois, duc de Cornouailles et vassal d' Uter. Grâce à Merlin, un soir Uter prend l'apparence du duc et couche avec Ygerne. Pendant cette même nuit le duc meurt dans une escarmouche hors de son château. Uter épouse alors Ygerne. Selon les auteurs, Arthur est confié à sa naissance soit à Merlin, qui a exigé ce don en paiement de ses services et va l' élever comme un chevalier dans l'ignorance de ses origines, soit à Ectorius et Flavilla, vassaux loyaux et justes, qui l'élèvent alors avec leur fils Keu (Kaï). L'accession au trône : A la mort d'Uter, la succession se révèle un problème épineux et douloureux car il n'a pas de fils légitime. Mais à la sortie de la messe, après l'enterrement, on découvre sur le parvis de la cathédrale une épée enfoncée dans une enclume et un roc. On peut y lire une inscription selon laquelle seul le roi légitime pourra arracher l'épée de la pierre. De nombreux chevaliers tentent l'épreuve, mais l'épée reste à sa place. Ce n'est que plusieurs annés après qu'un adolescent parvient à l'extraire : c'est Arthur A cet endroit se dessinent deux versions : Selon la première, les barons refusent de reconnaître l'autorité de cet adolescent. Finalement, Merlin intervient pour révéler qu'Arthur est le fils d'Uter et d'Ygerne, donc l'héritier légitime du trône. Selon la seconde, Arthur arrive volontairement pour obtenir ce qui lui revient de droit. Et c'est lui-même qui révèle, devant un parterre de chevaliers ébahis, ses origines, confirmées par Ygerne et Merlin, présents à cette scène. D'autres divergences ont lieu quand à l'acceptation du nouveau roi, parfois la bataille est rude et Arthur doit y prouver sa valeur, d'autres fois, il est accueilli dans la joie, comme un libérateur. La pacification du royaume : Alors que de nombreux barons guerroient contre Arthur, refusant de lui prêter serment, les envahisseurs Saxons profitent de la situation pour pénétrer dans le royaume. Les barons révoltés se rendent alors compte du danger qu'ils font courir au royaume et se réconcilient avec Arthur. Le jeune roi s'avère être un général avisé et un chevalier hors pair. En outre la jeune génération, les fils des barons, avaient déjà rejoint le parti du jeune roi. Les barons font leur soumission à Arthur et écrasent avec son aide les saxons. C'est pendant cette période mouvementée qu'Arthur rencontre Guenièvre. Il se porte au secours du roi de Carmelide que menaçaient des géants et des Saxons (là encore, il y a de nombreuses variations). Guenièvre est la fille de ce roi vassal. Arthur l'épouse et cela entérine la fin de l'épopée guerrière et sanctionne l'ouverture d'une époque de paix et de prospérité. C'est le signe final de sa légitimité en tant que souverain. D'autres textes racontent que le roi Arthur, au début de son règne, avait aidé le roi d'Écosse Leodegraunce contre les Irlandais, et que celui-ci, pour le remercier, lui a offert sa fille Guenièvre en mariage. Merlin s'oppose dans un premier temps à cette union puisqu'il sait que Guenièvre est amoureuse de Lancelot, le plus prestigieux des Chevaliers de la Table Ronde. Mais Merlin finit par accorder sa bénédiction, et durant la cérémonie, il offre la Table Ronde à Arthur en guise de cadeau de mariage. La Table Ronde : Viennent ensuite douze années de paix où se placent les aventures des Chevaliers de la Table Ronde. Arthur cesse d'être le héros central des récits, il est entouré d'un certain nombre de personnages : Keu le sénéchal, Gauvain, Agravain, Gaheriet, Guerrehet, Sagramor, Lancelot du Lac, Perceval le Gallois, Bohort, Lionnel, Galaad, Mordret... Mordret est le fils d'Arthur, qu'il a eu avec Morgane, sa demi-soeur (sans savoir qu'ils étaient frère et soeur), alors qu'il n'était encore qu'écuyer. Pour appuyer sa souveraineté, Arthur possède Excalibur, l'épée magique d'Avalon qui témoigne de son amitié avec le peuple des fées. Elle lui confère aussi un pouvoir non négligeable : tant qu'il combat avec elle, il ne perdra jamais beaucoup de sang, à peine quelques gouttes. Le nombre des chevaliers de la table ronde varie selon les moment et les récits, pouvant aller de 12 à 150. Ces chevaliers sont unis par des sentiments de fraternité indissolubles. La rupture de cette solidarité amenera à la bataille finale. La quête du Graal : Le Graal, selon la légende, est le calice dans lequel le Christ aurait bu lors du dernier repas avec les apôtres. Ce calice aurait contenu son sang après la crucifixion. Le Saint Graal apparaît une fois aux chevaliers de la Table Ronde, recouvert d'un tissu blanc au milieu d'une lumière éblouissante. Lorsque les chevaliers voient cette lumière, ils restent tous sans voix et une odeur épicée se répand. Suite à cette apparition, Merlin intervient et explique à toute l'assemblée que cette coupe est un élément essentiel à l'harmonie entre les hommes, qu'il faut que l'un des chevaliers de la Table Ronde le trouve et regarde ce qu'il contient pour que le monde continue à fonctionner. La quête du Saint Graal est la plus difficile et la plus grande des quêtes de l'époque du Roi Arthur, plusieurs chevalier en sont revenus les mains vides. Le roi Arthur se disait que la loyauté et la noblesse de ses chevaliers ne serait plus jamais la même sans l'illustre relique du Saint Graal et il ne se trompait pas : plusieurs d'entre eux sont morts avant que Galahad réussisse à regarder dans le calice et ramener la paix à Camelot. La mort du roi : Le roi Arthur se rend avec son armée sur le continent. Il y a 2 versions à cet événement : La plus ancienne indique qu'il marche sur Rome qui avait osé réclamé le tribut de la Grande-Bretagne à l'Empire. Pendant son absence Mordret s'empare du royaume avec l'aide des Saxons. Il se fait couronner roi et épouse Guenièvre. Arthur et son armée reviennent. C'est alors le combat final entre les armées d'Arthur et de Mordret sur la plaine de Salisbury. La seconde version est plus romanesque : Lancelot est surpris avec Guenièvre. Arthur, bafoué et trahi par les deux êtres qu'il aime le plus au monde, ordonne que l'on tue Lancelot et que Guenièvre soit brûlée vive. Il poursuit alors son rival, venu sauver la reine le jour de l'exécution, jusqu'en Bretagne, fief de Lancelot, où une gigantesque bataille se développe, opposant les Chevaliers de la Table Ronde entre eux. Quoi qu'il en soit, tous les personnages de la légende trouvent la mort au cours du combat. C'est Cador, duc de Cornouailles, qui devient roi de Grande-Bretagne. Guenièvre quant à elle prend le voile à Amesbury. | |
| | | Benoit le Génie
Pays : Localisation : Audela des frontières
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 7:56 | |
| Bonjour Cosmos. Magnifique récit merci . Dans le film le roi Arthur , on voie la dame du lac . A t'elle èxistée ? | |
| | | safyr Le Rigoureux
Pays : Localisation : dans les étoiles Humeur : positive
| | | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 11:43 | |
| Bonjour Benoît, la question est excellente et je vais te répondre franchement. Je ne sais pas. Pour moi, je ne pense pas, vu que Merlin est un enchanteur, une légende, mais comme toutes les légendes, il y a du vrai, en ce sens que le Roi Athur a existé, mais là, j'attire l'attention de toutes et tous. Les Celtes ne vivaient pas dans un château-fort comme on peut se l'imaginer, non, pour caricaturer un peu la chose, la civilisation celte, c'est le peuple gaulois d'Astérix et Obélix. Ce sont des celtes, donc, quand on dit chevaliers, oui, mais dans une Europe conquit en grande partie par les Romains. Quoi que les Celtes ont envahi une partie de la péninsule italienne. Donc Arthur était un mercenaire, à la solde des romains ou des celtes suivant l'offre. Mais je vais me renseigner pour savoir si la fée Viviane a été bien réelle ou pas. Quand tu me parles du film, attention, c'est un film, une fiction pour distraire, même si c'est à peu près la légende des chevaliers de la table ronde, on y a rajouté des personnages pour faire marcher le film, pour qu'il rapporte de l'argent. Mais celle dont tu me parles, est une belle version et celle qui, en terme de film, se rapporte le plus aux romans qui ont été publiés à ce sujet. | |
| | | Benoit le Génie
Pays : Localisation : Audela des frontières
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 13:13 | |
| Merci Cosmos . Maintenant , je suis bien conscient que se n'est qu'un film ... Mais bon , comme tu le dis il y a du vrai .... | |
| | | Benoit le Génie
Pays : Localisation : Audela des frontières
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 13:32 | |
| Fée Viviane la Dame du lac
La fée Viviane ou Dame du Lac est le nom d’un personnage des légendes arthuriennes. Ce personnage joue plusieurs rôle ; elle donne l’épée Excalibur au roi Arthur, guide le roi mourant vers Avalon après la bataille de Camlann, enchante Merlin ou redresse Lancelot du Lac après la mort de son père.
Les différents auteurs et copistes ont donné à la Dame du Lac divers nom : Viviane, Niniane, Nyneve....
Viviane vivant dans la forêt de Brocéliande ( dans laquelle vivent de nombreuses espèces féérique comme les fées ou les dragons), enleva le jeune Lancelot, alors qu’il était encore enfant, après la mort de son père le roi Ban de Bénoïc ; (mort de tristesse en apprenant que son royaume avait été brulé par son ennemi Claudas de la Terre Déserte ). Elle l’emmena au plus profond d’un très grand lac duquel il crut ne jamais pouvoir ressortir, ignorant qu’il s’agissait là du « passage » obligé pour rejoindre le royaume merveilleux et caché d’Avalon, l’île sacrée, ultime refuge de la tradition celtique. Dans d’autres textes il ne s’agit pas d’Avalon mais du lac de Diane (cf Le Merlin Huth, roman du XIIIe siècle) Sa mère, la reine Hélene se retira par la suite dans un couvent jusqu’à la fin de sa vie. Viviane enseigna les arts et les lettres à Lancelot, lui insufflant sagesse et courage, faisant de lui un chevalier accompli. Elle le mena alors à la cour d’Arthur, à Camelot, pour y être adoubé, et le présenta aux chevaliers de la Table Ronde, dont il devint le plus célèbre représentant.
Selon une des nombreuses variantes de la légende, Merlin succomba aux charmes de Viviane et elle lui demanda de lui enseigner ses secrets. Merlin apprit à Viviane pratiquement tout ce qu’il savait. Plus tard, Viviane fit tourner neuf fois un voile magique autour de son amant endormi. Il devint ainsi son « amant éternel ». Finalement, Viviane enferma Merlin dans une tour de verre (ou une grotte, d’après les différentes légendes). Une autre variante fait de Viviane la responsable de la mort de Merlin. En effet, voulant préserver sa virginité des assauts répétés du vieil Enchanteur, Viviane lui demande de l’initier à la magie. Dans le seul but de la conquérir Merlin accepte, tout en sachant (grâce à son don prophétique) qu’elle causera sa perte. Viviane l’enterre vivant dans une tombe grâce à un enchantement. (cf Le Lancelot en prose ou le Merlin Huth, romans du XIIIe siècle par exemple).
Après la mort de sa mère Ygraine, Viviane eut soin de Morgane, faisant d’elle une magicienne, tandis que Merlin l’enchanteur prit soin de l’éducation de son demi-frère, le futur roi Arthur. Selon d’autres textes, Morgane n’est pas la demi-sœur d’Arthur mais sa sœur et celle-ci ne fut pas élevée par Viviane mais elle aurait appris, elle aussi, sa magie de Merlin. Bien au contraire, toute deux s’affrontent à l’aide de leur magie. Viviane protège Arthur, sa cour et l’idéal courtois et chevaleresque qu’il incarne, tandis que Morgane veut la perte de son frère et de sa belle-sœur, la reine Guenièvre. (cf Le Lancelot en prose, le Merlin Huth et La Mort le roi Artu par exemple). Dans son Cycle de Pendragon, Stephen Lawhead reprend la figure de la Dame du Lac sous un nom différent : Charis, fille du Roi Suprême d’Avalon (plus connue sous le nom d’Atlantide). Marié au prince breton Taliesin, dans la Bretagne de bien avant Pendragon, ceux-ci auraient enfanté dans la douleur Merlin l’Enchanteur. Après la mort de Taliesin, Charis s’occupera de Merlin et elle ira reposer dans le lac de Logres, d’où son nom de Dame du Lac.
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| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 27.08.10 14:03 | |
| Bonjour Benoît, en fait, tu as bien trouver cet article intéressant concernant la dame du lac, la fée Viviane, compagne de Merlin, qui a éduquer Lancelot du lac. Je suppose que c'est sur wikipédia que tu as pris l'article, qui est fort complet. Il faut prendre beaucoup de précaution quand on va sur un sujet car, c'est un sujet de discorde entre les écrivains non-croyants et les écrivains catholiques. Diverses versions furent écrites par des non-croyant donc fausses. Mais c'est vrai que j'aie lu la légende suivant diverses versions, celle de Gauthier de Map et la version de Jean Markale. C'est cette dernière que je te conseille comme lecture si tu t'y intéresses. Elle est vraiment complète et reprends un peu des deux. Que ce soit les versions païennes ou non. [img][/img Jean Markale est un écrivain, historien et poète français spécialiste des Celtes et de la civilisation celtique, et plus particulièrement de la Légende du Graal. Il a publié 102 ouvrages consacrés pour la plupart aux civilisations celtiques. Mais c'est au cycle du roi Arthur que Jean Markale s'est surtout penché, notamment avec l'écriture d'un Cycle du Graal en huit tomes. Le Cycle du Graal de Jean Markale est une formidable synthèse des différentes légendes qui ont été écrites sur plusieurs siècles autour de la figure légendaire du Roi Arthur. Jean Markale a réécrit ces légendes dans un style contemprain, tout en restant fidèle aux récits de ces sources. Outre le Cycle du Graal, Jean Markale a également réécrit un autre grand cycle de légendes, intitulé La grande épopée des celtes. Enfin Jean Markale est l'auteur, entre autres, de : Contes et légendes des pays celtes, Le Druidisme, Brocéliande et l'énigme du Graal, Gisors et l'énigme des Templiers ou encore d'une Petite encyclopédie du Graal, qui vient compléter son Cycle du Graal. Jean Markale s'est éteint à l'âge de 80 ans le 23 novembre 2008 à Auray | |
| | | Benoit le Génie
Pays : Localisation : Audela des frontières
| Sujet: Re: Les légendes celtes 27.08.10 14:12 | |
| Oui c'est sur wikipédia que je l'ai trouver ... Pour chercher un peu lol ... Et puis comme cela tu me dis quoi ... Comme tu connais beaucoup mieux je sujet que moi ... voilà c'est tout . | |
| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 27.08.10 15:50 | |
| Tu sais, Benoît, il m'arrive souvent de me tromper, tête en l'air et puis, avoir un avis, savoir ce que tu penses, c'est aussi important, tout le monde à le droit de donner son avis, ce forum existe pour cela, et si tu as à m'apprendre quelque chose que j'aurais pu ne pas savoir, c'est tout à fait possible. Je ne suis pas archéologue spécialisé dans la civilisation et les légendes celtes et les légendes, je les aie toutes lues, mais plus le fait d'aller souvent sur des sites spécialisés comme l'arbre celtique ou le portail de la civilisation celte me permettent t'étendre mes connaissances. Et aussi, j'ai lu les 8 tomes du cycle du Graal de Jean Markale, la version de Gauthier de Map et dans certaines églises en France, en Angleterre, les vitraux racontent ces légendes, c'est un rappel constant pour moi, une de mes nombreuses passions. | |
| | | Sylvie Admin
Pays : Localisation : Entre-deux.... Humeur : positive... ;o)
| | | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 28.08.10 6:51 | |
| Bonjour à toutes et tous, hier, Benoît a fort bien fait en anticipant mon article d'aujourd'hui sur la dame du lac, la fée Viviane, compagne de Merlin et maman d'adoption, si l'on peut dire de Lancelot du lac. Mais une question est d'actualité, si le Roi Athur est de ce monde, qui est son père biologique vu que c'est un suzerain qui aurait élevé Arthur ? Qui donc est-ce ? Tout simplement le roi Uther PenDragon. Uther Pendragon (pen-dragon : « tête des dragons » en breton) est le père du roi Arthur dans la légende arthurienne. Son nom semble dérivé ou avoir la même racine qu’Arthur. Le surnom Pendragon provient d’une comète ayant la forme d’un dragon qu’Uther « voit » et dont il s’inspire pour créer deux étendards-aux-dragons. Une autre tradition dit qu’Uther portait à sa selle les têtes de deux dragons, un blanc et un rouge, qui vivaient sous terre et qui furent réveillés par le poids de la tour que le roi Vortigern faisait construire au-dessus d’eux. En sortant de terre, les dragons s’entretuèrent. Uther est mentionné pour la première fois par Geoffroy de Monmouth dans son Historia regum Britanniae (Histoire des Rois de Bretagne). Selon Geoffroy, il féconde Ygraine en prenant la semblance de son mari Gorlois, duc de Cornouailles, par le biais de la magie de Merlin. De cette grossesse naîtra Arthur. Le thème de la naissance illégitime se répète dans les romans arthuriens plus tardifs avec Mordred, engendré par Arthur, et Galaad, fils de Lancelot. Geoffroy fait d’Uther le plus jeune frère d’Ambrosius Aurelianus (personnage historique) et son successeur au trône de Logres, tous deux étant les frères cadets de Constans, dont Vortigern avait fait son roi fantoche avant sa mort, tous trois étant les fils d’un roi nommé Constantin de Damnonie. Ce roi légendaire est peut-être en partie le fait d’une confusion avec le roi Constantin III, ayant réellement existé, prétendant au trône impérial de Rome entre 407 et 411, et le roi Constantin de Damnonie qui vécut au VIe siècle et peut-être également avec un troisième Constantin qui apparait dans les Généalogies Galloises. Le texte gallois mentionne un autre fils d’Uther, Madoc, père d’un neveu d’Arthur, Eliwlod. Geoffroy attribue également à Uther une fille, Anna (appelée ailleurs Morgause et soeur de Morgane et demi-soeur d’Arthur), soeur d’Ygraine. Anna épouse le roi Lot et devient mère de Gauvain (Gawain en anglais) et Mordred. Mais dans des romans plus tardifs la mère de Gauvain est généralement Eleine la fille d’Ygraine et de Gorlois, préalablement mariée. De même, ailleurs dans son œuvre, Geoffroy affirme que le roi Lot avait épousé la sœur d’Aurelius durant le règne de celui-ci. Dans les Généalogies Galloises, Anna apparaît comme étant la mère de Howel de Bretagne (dont Geoffroy fait également un neveu d’Arthur). Mais dans ces généalogies cette Anna apparaît sans rapport avec Uther Pendragon. Geoffroy insiste également beaucoup sur une lignée de rois de Bretagne d’origine britannique qu’Uther « voit » dans la vision qu’il a d’une comète personnifiée par une fille de sa descendance ; le premier de ces rois bretons étant Howel. Ainsi, il semble que la « Anna » de Geoffroy apparaissait dans toutes les sources qu’il utilisait comme étant la mère de Howel, non celle de Gauvain. D’ultérieurs narrateurs partis du récit de Geoffroy restent en proie à la confusion devant ces contradictions et tentent généralement de les résoudre en faisant du royaume de Howel un fait arthurien. Il existe un autre récit ayant le personnage d’Uther Pendragon comme toile de fond, le Parzifal de Wolfram d’Eschenbach. Un certain Mazadan se rend avec une fée, nommée Terdelaschoye, au pays de Feimurgan. Ceci ressemble à quelque source originelle faussée racontant l’alliance de Mazadan avec la Fée Morgane, fée de la Terre de la Joye. Mazadan devient père de deux fils, Lazaliez et Brickus. Ce dernier devient père de « Utepandragun », lui-même père d’Arthur, tandis que l’aîné, Lazaliez, devient le père de Gandin d’Anjou père de Gahmuret, père de Parzifal/Perceval. Tant Uther Pendragon qu’Arthur apparaissent ici comme les rejetons d’une branche mineure d’une Maison d’Anjou imaginaire du V/VIe siècle. Dans la Prose Lancelot, Uther Pendragon affirme être né à Bourges. Il rassemble une armée pour se rendre en Bretagne afin de combattre le roi Claudas de Bourges, une situation ressemblant assez à celle qui eut lieu au Ve siècle avec le chef britannique Riothamus qui alla en Bretagne pour combattre les pillards qui sévissaient à Bourges. Dans le Merlin de Robert de Boron, Uther Pendragon tue le Saxon Hengist (le nom Hengist équivaut à Angis ou Augis) alors qu’Hengest s’introduit dans le camp britannique avec l’intention de l’assassiner. C’est pour Uther Pendragon qu’est créée, par Merlin, la Table Ronde. Selon une théorie de David Sims et Mick Baker, Uther Pendragon aurait pu être le roi gallois Einion l’Impétueux, en raison d’une série de coïncidences : L’Impétueux, se disant « Yrth » aurait pu donner « Yrthr » (« Uther »), et en tant que chef de la famille royale de Gwynedd, Einion portait le titre de Pen Draig « Chef Dragon ». L’appellation « Yrthr Pen Draig » n’est pas sans rappeler « Uther Pendragon ». En outre d’autres coïncidences se portent sur son fils, Owain Dents-Blanches qui aurait pu être le Roi Arthur. Il ne s’agit bien sûr que de conjectures étant donné le peu de documents que l’on possède de cette époque. Mais comment est conçu Arthur ? Grâce à Merlin, voici la légende de la conception d'Arthur : Dans le cycle arthurien, Gorlois (aussi nommé Gorloët ou Gorlais) de Tintagel, duc de Cornouailles, est l'époux d'Ygerne, la mère du roi Arthur. Uther Pendragon prend l'apparence du duc sous l'effet d'un enchantement de Merlin pour s'unir à elle et concevoir le futur possesseur d'Excalibur. Gorlois aurait été tué au cours d'une sortie du château de Dimiloc où il s'était réfugié, assiégé par les troupes d'Uther. | |
| | | Source Fondatrice
Pays : Localisation : ici et là Humeur : sourcien^^
| Sujet: Re: Les légendes celtes 28.08.10 7:48 | |
| rooo Cos, quelle connaisse en la "matière" et quelle passion tu sembles avoir... j'y connais rien de rien à tout cela, jusqu'à présent pour moi Merlin n'était que légende et pi j'avoue que c'est du charabia pour moi tout ca,; dois pas avoir le bon décodeur hihihi ... mais je ne renie rien hin... j'en apprends dans ce post que tu as créé... même si j'ai pas encore tout lu Merci cos | |
| | | boreale L'Apprenti
Pays : Localisation : tourner sur la gauche après le nuage et suivre la voie lactée Humeur : paix et serénité
| Sujet: Re: Les légendes celtes 28.08.10 8:51 | |
| merci cosmos! j'ai commencé à prendre connaissance avec tout cet univers par le film EXCALIBUR, que j'avais adoré (d'ailleurs je voulais appeler ma fille guenièvre lol) et j'ai beaucoup aimé ce que represente les chevaliers de la table ronde, merlin (qui est un maitre ascensionné d'ailleurs), et broceliande où à notre époque on fait encore des visites de cette forêt mythique. | |
| | | Benoit le Génie
Pays : Localisation : Audela des frontières
| | | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 29.08.10 9:28 | |
| Aujourd'hui, je vais vous parler de la fée Morgane, j'avoue bien humblement que cet article vient de l'arbre celtique, un site spécialisé dans la civilisation celte. A vrai dire, je ne sais que vous dire, faut-il donner à Morgane le rôle de "gentille" ou "méchante" ? Je ne le sais pas, à vous de juger celon ce que j'aie mis comme article. Ce que l'on m'a appris, c'est que bien souvent elle apparaît avec des corbeaux, généralement habillée de noir, elle tient sa magie de Merlin et peut se transformer à souhait en corbeau. Elle est cependant jalouse de la reine Guenièvre qui a pour amant Lancelot du lac. L'un des meilleurs chevaliers de la table ronde. Elle essai aussi par divers enchantements de détourner les chevaliers qui partent à la quête du Graal. A vous de vous faire votre propre avis. Dans les premiers textes où apparaît la fée Morgane, tout comme chez Geoffroy de Monmouth son rôle est positif : chez Chrétien de Troyes (Erec et Enide, Yvain ou le Chevalier au lion), elle guérit son frère ainsi qu'Yvain et Lancelot ; chez le chat noir (le Roman de Brut), elle emmène Arthur sur l'île d'Avalon pour le soigner de ses blessures. Thomas Malory reprendra cet épisode dans Le Morte d'Arthur. Ce n'est qu'à partir du xiiie siècle que la légende fait d’elle une méchante fée, haineuse envers Arthur et Guenièvre, hostile et séductrice vis-à-vis de Lancelot, en contrepoint de la Dame du Lac. À partir du Lancelot-Graal, elle apparait comme la fille d' Ygraine et de Gorlois, duc de Cornouailles, sœur d'Elaine et de Morgause et demi-sœur d'Arthur. Envoyée dans un couvent lorsqu’Uther Pendragon tue son père et épouse sa mère, elle y entame l’étude de la magie, qu’elle poursuivra plus tard avec Merlin. Uther lui fait épouser Urien qu’elle n’aime pas. Différents récits du cycle lui donneront plusieurs amants et la font bannir de la cour par Guenièvre pour cette raison. Néanmoins, cette dernière n’étant pas elle-même un modèle de fidélité, on voit dans certains contes Morgane chercher à se venger en la prenant en défaut, par exemple en portant à la cour une coupe magique qui révèle l’infidélité (Tristan en prose). Son hostilité s’étend à d’autres membres de l’entourage du roi, en particulier Lancelot. Dans Sire Gauvain et le chevalier vert5 Morgane est la complice de la belle dame de Haut-Désert, toutes deux recherchant la mort de Gauvain par des actes fourbes et traîtres.Dans Le Morte d'Arthur elle s’empare d’Excalibur et pousse son amant Accolon à tuer Arthur, mais le plan échoue. Dans certains récits, elle s’empare du fourreau - dans lequel réside, selon certains, le pouvoir protecteur de l’épée - et le jette dans un lac. | |
| | | boreale L'Apprenti
Pays : Localisation : tourner sur la gauche après le nuage et suivre la voie lactée Humeur : paix et serénité
| Sujet: Re: Les légendes celtes 29.08.10 9:33 | |
| merci cosmos! | |
| | | cosmos1 Le Pédagogue
Pays : Localisation : Binche Humeur : Bonne
| Sujet: Les légendes celtes 30.08.10 7:36 | |
| Aujourd'hui, nous allons voir qui était vraiment la reine Guenièvre. C'est assez complexe et je dois dire, un des personnage dont on parle le moins dans les Chevaliers de la Table ronde. Pourtant, épouse du roi Arthur, elle est adultère puisque amoureuse de Lancelot du lac. L’origine du nom Guenièvre vient selon toute vraisemblance du mot gallois « Gwenhwyfar » (ancienne graphie « Gwenhwyvar ») qui signifie « blanc fantôme » ou « blanche fée ». (Ce qui est l’origine du prénom Jennifer). Dès lors, on peut affirmer que Guenièvre possède un caractère féérique qui lui confère un aspect magique, si ce n’est de l’Autre-monde. Elle n’est pas sans évoquer la bansidh de la mythologie celtique de l’Antiquité. Fille de Léodegan de Carmelide, Guenièvre est avant tout l’épouse du roi Arthur. Sa beauté, son éloquence ainsi que le prestige de sa cour font de la reine une figure à la fois prisée par les chevaliers, haïe par ses semblables et qui confine à la féerie. Célèbre pour sa relation adultère avec Lancelot du Lac, le personnage de Guenièvre est une de ces figures, à l’instar d’Yvain, qui témoignent de l’encourtoisement de la légende arthurienne opérée au XIIe siècle. Mais Guenièvre est plus que cela : elle est à la fois la dame courtoise et le graal païen des longs cycles en prose. La reine du pays de Logres est d’abord la dame courtoise pour qui toutes les prouesses s’accomplissent : Lancelot, dans Le Chevalier à la Charrette (1176-1181), apparaît comme son amant soumis à ses volontés, au risque de se voir humilié et bafoué dans son honneur. Guenièvre a été enlevée par Méléagant qui la désire. Arthur, roi inactif et passif laisse Gauvain se charger de ramener la reine à la cour. C’est lors de son errance qu’il rencontre un chevalier anonyme qui s’avère bientôt être Lancelot du Lac, « le meilleur chevalier au monde ». L’épisode de la charrette est caractéristique de ce dévouement sans faille (ou presque !) du chevalier à sa dame, idéal courtois par excellence : Lancelot, après avoir hésité le temps de deux pas à monter dans la charrette d’infamie menée par un nain, celle des prisonniers, des assassins et autres indignes : « Sur le moment, le chevalier a poursuivi sa route sans y monter ; il a eu tort, tort d’avoir honte et de ne pas aussitôt sauter dans la charrette car il le regrettera un jour. Mais Raison, qui s’oppose à Amour, lui dit de ne pas monter, le retenant de ne pas monter, le retenant et lui enseignant de ne rien faire ni entreprendre qui puisse lui apporter honte ou reproche. Ce n’est pas du cœur mais de la bouche que vient ce discours, que Raison ose lui tenir. Mais Amour, enfermé dans le cœur, l’exhorte et l’invite à monter tout de suite dans la charrette. Amour le veut alors il y saute ; il n’a plus peur de la honte, puisque c’est l’ordre et la volonté d’amour. » (vers 329-380) Lancelot, devient alors asocial au nom de l’amour absolu qu’il voue à la reine. Celle-ci, lors de sa rencontre avec Lancelot au château de Gorre lui reprochera cette influence de la raison sur la folie passionnelle. Convoitée par Méléagant, Lancelot et, dans une moindre mesure par Gauvain, la reine fait l’objet de toutes les attentions. Elle est, par conséquent, celle qui tient les rênes du pouvoir. Par son statut de reine, Guenièvre est la représentation du pouvoir politique dérobé à Arthur. Si la cour du roi est l’épicentre des vertus courtoises, il est indéniable de voir la reine comme étant véritablement à la tête du pays de Logres, pouvoir officieux certes, mais le plus puissant. Ce trait caractéristique de la reine est exacerbé lorsqu’au Tournoi de Noauz elle demande à Lancelot, alors méconnaissable sous des armes inconnues, de jouter « au mieux » et « au pire » selon ses volontés. Le chevalier, en amant fidèle et dévoué, ne peut que se soumettre à ses volontés : « La reine appela sa demoiselle d’honneur et lui dit : allez donc, mademoiselle, prendre votre palefroi. Je vous envoie au chevalier d’hier et dites-lui seulement qu’il doit encore jouter au pire. Et quand vous lui aurez communiqué cet ordre, faites bien attention à sa réponse ! Elle ne perdit pas de temps, car elle avait bien remarqué la veille au soir la direction qu’il prenait, ne doutant pas qu’on la renverrait l’y trouver. Elle parcourut donc les rangs et finit par trouver notre chevalier. Aussitôt elle alla discrètement lui dire de se battre au pire s’il voulait garder l’amour et les bonnes grâces de la reine, car c’était son mot d’ordre. Et lui, puisqu’elle l’ordonnait, répondit : C’est très bien ainsi ! » Amante exigeante, Guenièvre est une amoureuse absolue. Elle est, de fait, la maîtresse tyrannique (tyrannos en grec signifie le maître) de Lancelot : la situation de ce dernier à la cour d’Arthur est significative de l’emprise de la reine sur lui. En effet, Lancelot ne fait pas partie véritablement de la cour d’Arthur mais est cependant le plus ferme soutien du roi. Aide auxiliaire, il ne mène pas ses aventures au nom du monarque mais bien au nom de la reine, la seule qui ait le pouvoir de domination sur lui. Par conséquent, Guenièvre devient aux yeux de Lancelot un véritable Graal : le parallèle n’est pas inintéressant. Ce qui frappe d’emblée, c’est la posture féerique ou du moins magique de la reine. Elle est la résurgence du « blanc fantôme » des sagas nordiques : la blancheur de son teint et l’éclat de sa chevelure d’or sont à rapprocher de ce fait. À cela s’ajoute que Guenièvre semble avoir les mêmes caractéristiques que les fées : celles-ci ont pour habitude d’apparaître à proximité des lieux aquatiques. Lancelot retrouve le peigne de la reine avec quelques-uns de ses cheveux sur le rebord d’une fontaine. En outre, le couple qu’elle forme avec lui est identique à celui qu’une fée, telle que Mélusine, forme avec un homme. Celui-ci est généralement en quête lorsqu’il rencontre une de ces créatures de l’Autre-monde. La fée jette son dévolu sur un homme et lui promet son amour total à une seule condition qui, de tous points de vue, est irréalisable. Cette contractualisation du lien amoureux tissé entre le chevalier et la fée illustre cette proportion inadéquate de l’homme et de la femme, de l’humain et du divin, du terrestre et du céleste. Guenièvre a passé un contrat avec Lancelot identique à celui de Mélusine avec son amant. Ainsi est-elle une figure de l’Autre-monde qui donne à la société arthurienne une connotation beaucoup plus spirituelle qui, sans cela, ne serait qu’un bien pâle reflet de la société du XIIe siècle. Ainsi, la matière originelle du mythe de Guenièvre a été transformé au cours d’un lent processus que l’on peut définir en trois étapes : d’abord la mise par écrit des légendes nordiques, galloises et bretonnes à la fin du IXe siècle, montrant Guenièvre comme la figure mythique de la souveraineté puis par l’encourtoisement des textes au début du XIIe siècle sous l’impulsion d’Aliénor d’Aquitaine et de sa fille Marie de Champagne, pour finir par une christianisation des éléments textuels à l’époque où l’Église étendait à la fois son pouvoir politique et sa diffusion culturelle. Il est évident que l’on peut rapprocher Guenièvre du Saint-Graal. D’abord par la médiation de Lancelot qui voit en son amie une véritable déesse suite à la cristallisation de son amour. Le chevalier lui voue un véritable culte, une liturgie païenne, n’hésitant pas à s’agenouiller devant elle comme le ferait un vassal devant son seigneur ou le prêtre devant l’autel.[1] Guenièvre est pour Lancelot ce que le Graal est à Perceval ou à Galaad, c’est-à-dire l’objet absolu de la quête chevaleresque. Chaque quête a des traits communs : elle exige ascèse et patience afin de progresser vers un état supérieur. Lancelot doit être parfait pour être digne de sa dame, tout comme Perceval pour devenir le gardien du Graal. Néanmoins, la christianisation de la matière va insérer la caractéristique de la hiérarchie entre les différentes quêtes. Celle de Guenièvre est vouée à la sphère terrestre et charnelle tandis que celle du Graal est tournée vers le céleste, la spiritualité et le divin. Dès lors, c’est le signe de la fin et de la lente dégradation que va subir le monde arthurien qui s’achève en apothéose dans La Mort le Roi Arthur. Figure archétypale de la dame courtoise, fée, déesse, Guenièvre est un personnage aux multiples facettes qui illustre le foisonnement de l’imagination médiévale. Femme idéalisée ou cristallisation fantasmatique des désirs de l’homme, elle est la projection du désir charnel et des aspirations spirituelles. | |
| | | Alianess le Génie
Pays : Localisation : entre ciel et terre Humeur : en vacances
| Sujet: Re: Les légendes celtes 30.08.10 8:24 | |
| j'adore, j'adore tout simplement. Cela contraste avec le film ( avec sean connery il me semble ) que j'ai pu voir. Guenièvre était plutôt dépeinte comme un personnage doux, en proie à une passion interdite pour Lancelot. Mais telle que tu sembles la décrire, il s'agissait plutôt d'une femme habile et dotée d'un fort tempérament ! Merci cosmos | |
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| Sujet: Re: Les légendes celtes | |
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