Alianess le Génie
Pays : Localisation : entre ciel et terre Humeur : en vacances
| Sujet: Passion écriture 30.08.10 10:34 | |
| Voilà, je me lance Je suis une mordue d'écriture, d'aussi loin que je me souvienne J'écris un peu de tout : des contes, romans, quelques poèmes... Je les illustre aussi, cela m'aide à conceptualiser un décor ou un personnage. En fait, j'imagine davantage en matérialisant l'univers que je désire "créer" sur papier. Un petit extrait, en toute humilité . C'est sur quoi je "travaille" en ce moment " - Approches, Zeldin, n'aies crainte. J'ai besoin de comprendre certaines choses. Approches, te dis-je. Viens près de moi !
Le jeune prince lui tendit une main diaphane, si fine qu'on eût dit celle d'une femme.
- Viens, fit-il doucement, viens, ô chevalier...
L'homme ne cilla pas. Il ne connaissait que trop son souverain. Le jeune infant était connu pour ses fulgurantes colères, et le chevalier s'était résolu à ne pas se laisser prendre à son jeu. Ses airs doucereux, ses paroles rassurantes ne parvinrent pas à le convaincre d'approcher. Il avait trop peur d'y laisser sa vie.
- Bien, Zeldin. Je parlerai pour deux alors. Ton attitude ne me plait pas du tout. J'avais pensé que tu aurais voulu te défendre...
Le chevalier gardait les yeux baissés, mais n'en demeurait pas moins alerte. Son instinct lui intimait de prendre garde. Ses pensées se concentrèrent sur son épée, sur laquelle il avait crispé sa main droite. Il savait qu'il n'hésiterait pas un instant à s'en servir pour se protéger.
- Tu persistes dans ton silence, chevalier ? Soit. Je te rassure, ton épée ne te sera guère utile. Une fois que j'aurais décidé de ton sort, tu me supplieras au lieu d'envisager de me tuer. Eh oui, Zeldin, je lis en toi comme dans un livre ouvert, tu es si prévisible. Rien ne m'échappe, tu le sais pourtant !
- Soit maudit, sorcier.. laissa soudain échapper Zeldin avec une rage froide. Tu crois pouvoir m'impressionner avec tes tours de pacotille ? Tu n'es rien, rien, tu m'entends ? Même si tu m'ôtais la vie à l'instant, mille comme moi se lèveront pour te défier...
- Tu n'as pas perdu ta langue, à ce que je vois ? lui répondit l'infant avec un sourire narquois. J'aurai dû te l'arracher moi-même. Si je ne suis rien, pourquoi trembles-tu à la seule pensée de me faire face ?
Le chevalier serra les dents. Il sentait monter en lui une colère qu'il parvenait difficilement à dissimuler. Toutes ces années de servitude sans doute...il craignait pour sa vie, oui, mais davantage pour le royaume, aux mains d'un dément qui avait donné son âme aux ténèbres. Jusqu'où encore allait aller cette folie... il se maîtrisa avec peine, luttant contre cette envie de meurtre qui s'était immiscée dans son esprit, comme un poison. Il songea à son serment de loyauté, à ses combats pour une cause qui lui semblait perdue à jamais. Et tout ceci, à cause d'un adolescent à qui l'on avait laissé les rênes du pouvoir et qui s'amusait avec la vie comme s'il s'agissait d'un jouet ! Il fallait que cela cesse..oui, il le fallait...
Le jeune souverain éclata de rire.
- Ne te tortures pas ainsi, Zeldir. Tu sais que tu ne peux rien contre moi !
- En es-tu si sûr, roi de pacotille ? Tu peux lire en moi, certes. Mais je ne suis pas seul à vouloir que ton règne tyrannique s'achève et que...
Le chevalier n'eût pas le temps d'achever sa phrase. Il s'écroula à terre, en suffoquant. Son visage bardé de cicatrices exprimait une douleur indicible. Ses yeux fixèrent un instant la main droite de l'infant, qui décrivit de petits cercles avant de se refermer doucement. Au même moment, son coeur cessa de battre. Il resta ainsi, étendu sur le sol en marbre, aux pieds du jeune prince qui se délectait de cette victoire.
- Nialim, sors de mon ombre, vulgaire cloporte! Fais-moi disparaître cette dépouille sur le champ ! Quel gâchis, j'aurais aimé m'amuser encore un peu... ce n'est pas si grave après tout. D'autres occasions se présenteront ! J'ai soif, que l'on m'amène du vin !
- Est-ce bien raisonnable, Seigneur, de tuer ainsi tous vos opposants ? Je ne sais plus quoi faire pour vous raisonner, fit le chambellan en s'inclinant.
- Je ne t'ai pas demandé de raisonner, Nialim, juste de me servir. Tu sais, je peux d'un seul ordre te déposséder de tes privilèges. Ainsi, tu retourneras dans la boue de laquelle je t'ai, à mon grand malheur, extirpé. Est-ce ce que tu souhaites ? J'en ai assez de me répéter, à ta prochaine intervention, je te fais torturer.
- Mais, Seigneur, vous n'oseriez pas ? Je suis votre plus fidèle serviteur et je..
- Il suffit, Nialim. Encore un mot et je te coupe la langue. Laisse-moi me reposer, je suis las de tous ces bavardages.
Le chambellan s'inclina de nouveau puis sortit de la salle du trône sans demander son reste, suivi de près par deux soldats qui portaient le corps du chevalier Zeldin.
D'un geste, l'infant s'isola. Les lourdes portes de bronze se refermèrent sans bruit, le laissant seul au milieu d'une gigantesque salle inondée de lumière. Les baies vitrées, ouvertes sur le jardin ouest, laissaient entrer le soleil naissant ainsi que des effluves florales délicates. Le jeune prince soupira, il affectionnait particulièrement ces moments de solitude. Les tracas du royaume lui semblaient lointains, il pouvait se laisser aller à la méditation ou à la rêverie.
Il songea un instant aux récents évènements, au fait qu'il ait tué un homme sans la moindre hésitation. Il n'avait jamais eu de scrupules, et aujourd'hui encore, il avait fait la démonstration de son autorité. Il n'aimait pas le défi, et les paroles de ce chevalier, bien qu'il n'en avait que faire, avaient soulevé un point non négligeable. Au dehors, la rébellion se mettait en place, gagnant toutes les tranches de la population. Son pouvoir était en train de connaître certaines turbulences, et il ne pouvait tolérer aucune forme de révolte, même si pour cela, le sang devait être versé plus que de raison.
L'infant secoua la tête, comme pour chasser ses pensées. Il aspirait à la tranquillité, à un bref répit. Il s'occuperait de la politique plus tard, pour le moment, il voulait se divertir. Il fit savoir, par la pensée, au serviteur qui se trouvait derrière les portes monumentales de la salle du trône qu'il acceptait de le recevoir, et qu'il était satisfait de sa dernière "trouvaille". Lorsque l'homme entra, traînant derrière lui une lourde chaîne qui emprisonnait les poignets et les chevilles d'un enfant aux yeux clairs, l'infant parut enjoué. Il battit des mains comme s'il avait en face de lui un trésor. "
Les illustrations que j'aurais voulu ajouter ne passent pas ( scanner qui ne veut pas faire son travail )..je les mettrais dès que possible | |
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